La guerre du Pacifique s’est principalement déroulée dans les airs et s’est avérée compliquée pour les Alliés, en grande partie à cause de la supériorité des avions japonais et du courage de leurs pilotes. Le Mitsubishi A6M Zero est peut-être ce qui s’est fait de mieux en matière de conception d’avion de la Seconde Guerre mondiale, et dans cet article nous allons regarder de plus près ce chasseur emblématique.
Le Japon étant une nation insulaire, une grande partie de son développement militaire avait été dédiée à assurer sa suprématie sur les mers. Au début de la Seconde Guerre mondiale, le Japon disposait d’une marine puissante et imposante qui était, à juste titre, crainte dans le monde entier. Ainsi, dès le début, les Japonais conçurent leurs avions pour qu’ils aient la possibilité de parcourir de grandes étendues d’eau, et beaucoup de chasseurs japonais de la Seconde Guerre Mondiale étaient donc des avions embarqués. En 1941, le Japon lance le premier transport d’hydravions au monde, le Wakamiya. La stratégie était simple : approcher la cible sur l’océan et lancer des dizaines d’avions de chasse légers capables de frapper et de revenir avant que l'ennemi n'ait le temps de comprendre ce qui venait de lui arriver. Bien sûr, la supériorité à tous les niveaux de ces chasseurs par rapport à leurs homologues ennemis était aussi un élément important, un fait particulièrement criant durant les premières années de la Seconde Guerre mondiale.
Mitsubishi avait conçu et développé plusieurs avions pour la flotte japonaise. Durant la période de la Seconde Guerre mondiale, le principal adversaire des forces alliées fut l'A6M Zero. Le A du nom signifie qu'il s'agit d'un chasseur embarqué, le M vient quant à lui de son constructeur, Mitsubishi. Plusieurs variantes du Zero ont été produites et numérotées successivement, de l’A6M1 à l’A6M8. Parmi ces types principaux, on retrouve également quelques variations mineures appelées modèles. Les Alliés avaient doté cet avion d'un nom de code : « Zeke ».
En 1937, la marine impériale prépara les spécifications du chasseur, qui fut baptisé 12-Shi (la 12ème année du règne de l'empereur Hirohito, qui a commencé en 1926). Un appel d’offres a été envoyé à Mitsubishi et Nakajima. Les spécifications étaient très ambitieuses et Nakajima préféra renoncer, expliquant qu’elles étaient impossibles à respecter à cause des limitations des moteurs disponibles.
Jiro Horikoshi, le concepteur en chef de Mitsubishi, était toutefois convaincu qu’il était possible d’y répondre, en rendant l'avion aussi léger que possible. Pour y parvenir, il commença par enlever tout ce qui n’était pas considéré comme indispensable, y compris le revêtement blindé pour le pilote ! Il retira également les réservoirs de carburant auto-obturant et intégra les ailes, ultra légères, dans le fuselage. De plus, l’avion était construit dans un alliage d'aluminium top secret qui venait d'être développé au Japon. Tout cela en faisait l’avion le plus léger et le plus moderne jamais vu.
Au total, plus de 10 000 Zero ont été produits pendant la Seconde Guerre mondiale, bien plus que tout autre chasseur japonais. Ils furent beaucoup utilisés pour dominer la Chine dans les airs en 1940 et ont joué un rôle-clé dans l’attaque de Pearl Harbour en 1941. Les Japonais ont fait confiance à l'A6M Zero tout au long de la guerre, et à juste titre : l'avion était tout simplement supérieur à tout ce que les forces alliées pouvaient lui opposer.
La plus grande force de l’avion était sa manœuvrabilité. Son poids léger et sa grande agilité lui permettaient de faire des virages qui laissaient ses équivalents américains sur place. De plus, il était plus rapide et pouvait voler trois fois plus longtemps que son meilleur rival. Le Brewster F2A Buffalo et le Bell P-39 Airacobra étaient largement dépassés par le Zero. Le Curtis P-40 Warhawk était sans doute le meilleur des premiers chasseurs américains, mais ne faisait malgré tout pas le poids. Les chasseurs embarqués américains n’ont pas fait beaucoup mieux. Le Grumman F4F Wildcat éprouva toutes les difficultés du monde à abattre des Zero. Même les légendaires Spitfire et Hurricane britanniques, fraîchement couronnés de succès lors de la bataille d'Angleterre, avaient du mal à rivaliser avec les Zero.
Les Alliés furent obligés de développer des tactiques innovantes pour gérer la menace Zero, telles que le « Thach Weave » qui faisait travailler deux avions en tandem, et le « Boom and Zoom » qui implique de tirer en fondant sur l’ennemi. Le seul avantage des Alliés était le faible blindage du Zero, qui signifiait qu'une salve de tirs suffisait généralement à les détruire.
À l’approche de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Zero commença à perdre son avantage. De nouveaux avions développés par les Alliés proposaient un maniement encore bien meilleur que celui du Zero. Des avions tels que le P-38J Lightning, le F6F Hellcat et le F4U Corsair se sont montrés plus rapides et coriaces que le Zero. Le seul avantage qui restait au Zero étantt ses pilotes talentueux et expérimentés qui savaient comment tirer le meilleur de leur chasseur.
En fin d’année 1944, la défaite se profilait à l’horizon pour les Japonais, qui se mirent à user de tactiques de plus en plus folles et désespérées. En octobre 1944, durant la guerre pour les Philippines, les premières attaques kamikazes furent lancées, et la technique, souvent à l’aide de Zero, fut utilisée jusqu’à la fin de la guerre. Inutile de le dire, la très grande majorité de ces attaques suicides ont pris les vies des pilotes qui s’y étaient préparés et de leurs avions. La nature imprévisible et très efficace de ces attaques kamikaze constitua une grande menace pour les forces alliées jusqu’au terme de la guerre. Le Zero était peut-être plus ou moins obsolète à ce moment, mais il demeurait un facteur d'inquiétude majeur.
Cependant, une fois la guerre terminée, l’heure du Zero avait sonné. Sa légende a cependant survécu et de nombreux avions à venir du Japon et du reste du monde ont repris les principes de conception qui en avaient fait un avion si formidable.
Certains Zero existent encore à ce jour. La plupart se trouvent au Japon ou aux États-Unis. En Europe, un cockpit restauré d’un Zero se trouve à l'Imperial War Museum de Londres. Alors que dans la branche Duxford de Imperial War Museum s de Cambridge, Royaume-Uni, une carcasse complète de Zero peut être visitée.
Bien sûr, l'arbre technologique japonais n’a pas encore été implémenté dans la bêta fermée, et nous ne faisons donc que spéculer sur ce que donnera la voltige aux commandes du Zero dans le jeu. Cependant, comme tous les avions de World of Warplanes, le chasseur du jeu sera en grande partie basé sur le modèle réel. Vous pouvez donc considérer que le Zero sera extrêmement rapide et agile, tout en ayant de faibles points de structure et de blindage.
Comme pour les pilotes de Zero du monde réel, la clé de votre survie sera votre capacité à tourner constamment autour de votre ennemi, empêchant tous ses tirs de vous atteindre et de percer votre blindage en papier mâché. Utilisez votre aptitude exceptionnelle à frapper l’ennemi depuis des angles inattendus, en tirant une salve avant de repartir pour attaquer depuis une autre direction. Comme dans la vraie vie, deux Zero ou plus travaillant à l’unisson devraient être capables de détruire n'importe quoi !